Dès l’enfance, le miroir est un objet essentiel. En effet, en psychanalyse, Lacan parle du Stade du miroir, une étape nécessaire dans le développement de l’enfant. C’est face à ce miroir que l’enfant se reconnait en tant que tel, par la prise de conscience de son unité corporelle. Cette étape est formatrice du « Je » chez l’enfant. il s’identifie à sa propre image à travers l’image spéculaire.
Chez les adolescents, le miroir est tout aussi important puisque l’image à cette période est centrale. L’adolescence est une période de changement identitaire, il y a un besoin de reconnaissance, un besoin de savoir ce qu’est le Moi , en répétant à nouveau tout le mécanisme de développement et de reconnaissance que le Moi enfant a déjà vécu.
Les nouvelles générations font que de nouveaux outils s’ajoutent et que le développement de l’homme s’appuie sur ces outils qui autrefois n’existaient pas, comme le selfie. les adolescents adorent le selfie car cela leur permet de maintenir un lien. En effet, lorsqu’ils prennent un selfie, ils tiennent eux-mêmes l’appareil qui les regarde. L’adolescent est le plus grand consommateur de selfie, il se prend beaucoup en photo et ce, à n’importe quel moment de sa vie, qu’il soit seul, chez lui, dans un endroit particulier et avec quelqu’un. Le selfie fait partie intégrante de l’adolescent mais que se cache-t-il derrière le simple fait de se prendre en photo ?
Ce selfie peut permettre à l’adolescent de s’identifier grâce au regard des autres mais également avec son propre regard sur lui-même. il peut également s’agir d’un acte narcissique, d’un narcissisme exacerbé, où la relation spéculaire n’est jamais assouvie et donc, ne peut que se répéter encore et encore. Le selfie fait donc fonction de miroir et permet aux adolescents de consolider leurs assises narcissiques grâce au regard de l’autre.